Cases de Pène a son histoire étroitement liée aux Corbières Catalanes.

La Géologie

L’histoire géologique des Corbières est l’une des plus complexes de notre région.

Le massif des Corbières est constitué de roches amorphes sédimentaires ; calcaires urgoniens du crétacé inférieur (secondaire) bordé au sud par des schistes albiens, à peine postérieurs.

Au pliocène ( fin du tertiaire), le relief est stabilisé et la mer est à la côte 280 par rapport eu niveau actuel. C’est-à-dire qu’elle recouvre la quasi totalité de la région. N’émergent en fait qu’une chaîne Perello-Taltehull passant par le pas de l’Escala, au Nord-Ouest, les massifs de la Serre de Mouné et de la montagne de Tauch, au Sud, enfin, quelques pitons entre Montner et Espira dont, en particulier, celui de Força Réal.

Le retrait des eaux s’effectuant progressivement, les reliefs émergent peu à peu, tandis que le débit des fleuves se régularise et que les cours d’eau changent en fonction des terrains sur lesquels ils coulent.

L’Agly, grossie du Verdoble, entre dans la plaine du Roussillon par le défilé de Cases de Pena, en aval d’Estagell. Les lieux de ces deux localités sont restés longtemps sous les eaux après le retrait de la mer des 100 mètres et ont été ultérieurement souvent inondés.

Au fur te à mesure de la baisse du niveau de la mer, l’Agly allonge son cours sans rencontrer d’obstacle.

Une deuxième phase d’affaissement plus lent intervient ensuite pendant les glaciations, sous l’effet du poids énorme des sédiments de nouveau accumulés par les eaux, établissant une subsidence continue au nord de l’éffondrement.

Un troisième type de terrain concerne les dépressions les plus basses où l’eau résiduelle a stagné par épisodes les plus longtemps. Il s’agit dépôts vaseux alluvionnaires qui forment des tâches isolées comme à Estagell, Cases de Pena et plus curieusement Opol. Ces alluvions récentes sont le plus souvent argileuses et fertiles, aussi l’homme s’y est-il installé de préférence en y trouvant des bonnes terres de culture.

Le Climat

Les Corbières Catalanes sont caractérisées par :

-une pluviométrie à régime très irrégulier, accusée par la structure karstique du sous-sol qui ne retient pas l’eau,

-une moyenne de température très élevée,

-une dessiccation superficielle due au régime des vents et, en particulier, à la tramontane.

Nos Corbières partagent avec la Corse, le Var et les Alpes-Maritimes le record de France de l’ensoleillement (2700 heures par an).Au sein de notre département les Corbières correspondent à la zone la plus chaude avec une moyenne de 15°5.

La végétation

Les Corbières Catalanes représentent un ensemble phytosociologique relativement homogène dû :

-à la structure de base calcaire ne marquant que de rares discontinuités schisteuses ou alluviales

-à sa situation géographique peu étendue,

-à une climatologie régulière sur l’étendue du territoire considéré.

Les différences altitudinales faibles(100 à 700) ne suffisent pas à diviser la zone en biotopes distincts.

La pluviométrie faible et mal répartie sur les saisons est concentrée sur l’hiver et le printemps. Les rares précipitations d’été ou d’automne sont irrégulières et violentes, donc mal utilisées par la végétation.

L’état actuel de la couverture végétale naturelle revêt l’aspect général d’une garrigue.

Au XVI siècle une forêt de térébinthes ( arbustes résineux avec lequel on fabrique la térébenthine) couvrait le plateau d’Ôpol.

Bien plus près de chez nous, une forêt privée aux lieux dits « les coumes » à la limite des communes d’Espira ,Cases de Pena, Taltehull et Vingrau, était encore exploitée au début de la dernière guerre. Tant de bois en sortit qu’un câble aérien dut être aménagé pour descendre les grumes dans la vallée. La coupe à blanc ayant laissé le rocher à nu, le propriétaire fit cadeau de l’emplacement à la commune qui l’accepta « pour le prix d’un cabri ». Cette terre aujourd’hui est la zone militaire de manœuvres .

L’Histoire

Il est d’ailleurs regrettable que Cases de Pena n’est pas bénéficié d’historiographe, même amateur

L’époque pré-romaine

On estime à un millier d’années av. J.C. L’invasion de notre région par les Ligures ou, du moins, l’une de leurs tribus, celle des Sordons, peuples qui savaient travailler le bronze et étaient originaires de la péninsule aujourd’hui italienne.

Vers 450 av. J.C. Ces ligures furent rejoints par les Ibères dont la tribu des Brébyces côtoya d’abord, puis remplaça les Sordons.

Rien ne permet de penser, par contre, que la tribu gauloise des Volkes ou Volques Tectosages, celtiques dominèrent la région.Car si l’on a la preuve qu’ils s’étaient établis de Béziers à Ruscino, l’étude de Mr Henri GUITER sur la frontière linguistique et la frontière toponymique tend à démontrer que l’avance gauloise fut définitivement arrêtée sur la limite catalano-languedocienne actuelle.

Il semblerait donc que les Volques Tectosages n’aient mis les pieds ni en Roussillon, ni en Corbières Catalanes et qu’en conséquence il serait impossible que nos ancêtres soit les Gaulois.

L’époque Romaine

C’est vers 120 av.J.C. Que notre région fut rattachée à la Narbonnaise récemment conquise par les Romains. On sait que c ‘est le proconsul DOMITIUS AHENOBARBUS qui était en maître. C’est lui qui, restaurant en partie l’ancienne voie d’Hercule ( via heraclea), et en la complétant, en fit la grande voie qui porta son nom : VIA DOMITIA. Elle passait au pied des Corbières Catalanes à Salsulas (Salses) et contribuait certainement à désenclaver nos villages. C’est en tout cas, certainement, une « bretelle » qui passait par le pont dont on peut encore voir les ruines à 300 m de Cases de Pena.

Les toponymes de nos villages furent tous romanisés : CASTELLUM PENA.

Le Moyen Age

C’est après 500 ans de présence romaine que les VANDALES d’abord (en 408) et les WISIGOTHS ensuite (413) vinrent occuper le Roussillon. Ils se comportèrent comme des occupants respectueux de la civilisation installée et s’ils tentèrent, timidement, d’imposer la « Lex Gothorum » ( corpus législatif du royaume Wisigoth) ce fut en latin ! Le roi RECESWINTHE institua un code, le « forum judicum »qui était un compromis entre les lois coutumières wisigothiques et l’héritage de cinq siècles de culture romaine.

En ce qui concerne les Corbières Catalanes et Cases de Pène les Wisigoths n’ont rien laissé de remarquable.

Au début du VIIIe siècle, les Maures envahissent le Roussillon. Nous ne savons que peu de choses de l’occupation arabe, sinon qu’elle fut courte (moins de 50 ans). Mais que s’est-il passé à la boucle du Verdoble, entre Taltehull et Estagell, non loin d’ALLENTAD pour que le massif rocheux qui domine de ces hautes falaises de notre rivière soit encore connu aujourd’hui sous l’appellation de « cimenteri dels moros » ?

En 865, Charles le Chauve établit ce qui deviendra plus tard la frontière Catalano-Languedocienne. Chez nous,Estagell, Vingrau et Opol dviennent des villes frontières. C’est l’un des actes majeurs du Moyen Age. Il catalanise définitivement le Roussillon.

Le Royaume de Majorque

Cette période du Royaume de Majorque, bien que courte, est assez difficile à suivre.

La figure marquante de cette époque était, chez nous, Pierre-Guillaume de Taltehull, fils du chevalier Guillaume de Taltehull.

Sur le plan de la vie courante, un document de 1309 portant accord entre l’Abbé de Lagrasse et les habitants d’Estagell nous renseigne sur les activités du village au XIVe siècle : on y élevait le porc et, dans une moindre mesure, les autres bétails. Enfin on traitait la chaux. Il semble d’ailleurs que la fabrication de la chaux était alors l’industrie la plus importante de Cases de Pène et Calce (qui lui devrait son nom).

En cette période le Roussillon et les Corbières furent sujets à de nombreuses tentatives d’invasion. Ce fut tout d’abord le Comte de Foix qui fut arrêté par le Vicomte de Perellos, alors Capitaine Général. Puis ce fut au tour du Maréchal de Boucicautpor le compte du duc d’Anjou. Dans un cas comme dans l’autre les chateaux d’Opol et de Taltehull furent mis en état d’alerte et reçurent de nombreux renforts. Estagell, Calce, Montner et Cases de Pena subirent des incursions à plusieurs reprises en 1390.

Le XVIe siècle fut émaillé d’invasions, de sièges, d’incursions et d’opérations diverses. Néanmoins préciser que les Corbières Catalanes passèrent bien souvent à coté des désastres et que c’est la plaine (et la Salanque en particulier) qui fut chaque fois saccagée, pillée, brûlée.

Au matin du 29 août 1642 Perpignan était prise. Et sans plus attendre, Richelieu donna ordre de détruire toutes les places fortes des Corbières Catalanes dont Opol et Taltehull. C’est de cette même année que date la destruction partielle des remparts de nos villages.

Après des années difficiles de négociations, le TRAITE des PYRENEES fut signé le 7 novembre 1659 dans l’île des Faisans sur la Bidassoa. Par ce traité l’Espagne cédait à la France la moitié de la Cerdagne et le Roussillon, donc les Corbières Catalanes.

Si l’on excepte le XVIe et le XVIIe siècles, nos villages vécurent dans la paix, même si les conditions de vie étaient d’une grande âpreté. Ces XVIe et XVIIe siècles furent pour le moins pénibles. Que ce soit les bandes armées des « Grandes Compagnies », les armées officielles d’Espagne, de France, les milices de toute sortes, c’est la guerre perpétuelle. Si l’on ajoute à ces méfaits les épidémies de peste, on peut imaginer la grande misère qui est alors celle des habitants. Dès lors comment ne pas comprendre, après 150 ans d’une occupation espagnole haïe par les populations, que nos places fortes et nos villages de Corbières Catalanes se rendirent aux français sans combattre.

Habitués à vivre sous une monarchie Arago-Catalane qui s’apparentait plus à une monarchie constitutionnelle et fédéraliste qu’à un pouvoir absolu, nos ancêtres des Corbières ne supportèrent pas l’occupation espagnole.

La francisation est accueillie avec méfiance, mais sans hostilité. On assiste à de nouveaux types de relations entre villages.

La vie économique aurait pu bénéficier de cette période de paix. En fait, les 100 premières années d’occupation françaises vont faire écrouler l’économie régionale sous le poids d’une fiscalité écrasante. Tabacs, gabelle, fermes générales, impôts sur les huiles te les salaisons, capitation, vingtième, etc., etc. Les Catalans des Corbières n’étaient pas habitués à un tel traitement fiscal. D’autant que les grandes entraves aux activités traditionnelles viennent concourir à l’ appauvrissement général.

Nos villages avaient tendance à s’isoler de la capitale roussillonnaise par trop française. Ils se repliaient sur eux-mêmes et liaient entre eux des relations qui déboucheront ultérieurement sur une tentative d’organisation structurelle des Corbières Catalanes.

En attendant, le mécontentement grandissait. Ce ne sont certes pas les philosophes français qui ont donné aux catalans des Corbières des idées de révolte, mais bien plutôt la misère qui devenait grandissante et qui les préparait à applaudir 1789.

C’est dans cet état d’esprit que les villages des Corbières Catalanes vont être amenés à rédiger les Cahiers de doléances préparatoire à la convocation des États Généraux.

Il n’y a jamais eu de Pouvoir despotique en Roussillon, région qui n’a connu le servage. En participant à la rédaction des Cahiers de Doléances, les Roussillonnais retrouvent leurs vieilles habitudes de participation à la vie politique.

Nous allons donc nous retarder un peu sur ces Cahiers de Doléances, parce qu’ils sont en réalité le »révélateur », le « déclencheur » de la Révolution (en ayant donné, en France, la parole à ceux qui ne l’avaient jamais eue), parce qu’ils peignent une fresque certainement réaliste de ce que firent les Corbières Catalanes au XVIIe siècle.

Pour les villages non frontaliers comme Cases de Pena les soucis sont tout naturellement bien différents. Dans le cas précis de Cases de Pena, les habitants s’émeuvent de n’avoir pas de curé à demeure.

« (Cases de Pena § 1). La dite communauté a l’honneur de repézenter qu’elle manque totallement de secours spirituels à défaut de Curé estable, puis qu’elle manque les mois entiés de messe à cause de la rivière l’Agly qui grossit à la moindre pluie et qui empêche par conçequant le Curé desservant di aller. »

Les § 2 à 4 traitent du même thème et font allusion à des enfants morts en chemin avant d’être baptisés, alors même que les parents les conduisaient pour recevoir le sacrement.

Le souci n°1 des habitants de Cases de Pena n’est pas partagé par les autres villages, où commence à s’installer un fond d’anticléricalisme.

Enfin un point sur lequel tous les villages sont unanimes, c’est le refus de participer dorénavant soit à l’hébergement, soit à l’entretien de Monsieur le Lieutenant de la Houlière, commandant du château de Salces.

« (Cases de Pena § 5) suppression du logement de Monsieur de la Houlière, lieutenant de Salces…. qui possède des grands biens à Salsas. »

Dans nos villages on est encore en 1789 à une économie de subsistance basée sur le pain, le vin et l’huile

C’est dans ces conditions que les populations apprennent, un beau jour de juillet 1789, que l’on à pris la Bastille à Paris, ce qui, en soi, devait fort peu leur importer. Par contre, qu’on leur parle de République, voilà qui était beaucoup plus excitant pour un peuple qui pendant 1000 ans avait était préparer à un régime républicain.

Dans les premières heures de la Révolution, c’est un grand enthousiasme qui anime nos villages. Parfois cet enthousiasme tourne à la terreur et, en particulier, à celle exercée contre les Prêtres ayant dénoncé les excès des Assemblées révolutionnaires.

On a l’impression que les siècles de domination de Lagrasse et Frontfroide avaient engendré des réactions franchement anticléricales, qui tranchaient avec l’attitude d’autres villages, comme Cases de Pena. Cet anticléricalisme restera vif dans l’esprit des habitants des Corbières Catalanes, puisque prés de deux siècles après on vous dit encore ici que l’on vote à gauche par tradition et « parce qu’on est contre les Curés ».

Réorganisation administrative

Le 8 mars 1790, l’administration départementale procédait au découpage en cantons du nouveau département des P.O. Dans ce découpage, Opol, Vingrau, Perellos, Taltehull, Estagell ET Cases de Pena étaient rattachés à Ribesaltes.

Une vieille rivalité avait toujours opposé Estagell et Ribesaltes. D’autre part, la géographie seule devait condamner un tel découpage, qui rattachait un territoire des Corbières à une ville de la plaine.

Le 26 septembre 1790, la Commune d’Estagell faisait parvenir à « Messieurs du Département des Pyrénées Orientales » une pétition demandant la création d’un canton dont Estagell serait le Chef -lieu.

Le 19 novembre Estagell obtenait gain de cause et le nouveau découpage assemblait Cases de Pena, Montner,Calce, Taltehull et Vingrau autour d’Estagell qui devenait Chef-lieu. A l’exception d’Oplo et de Perellos, nous avions un canton des Corbières Catalanes. Le nouveau canton était à la mesure de l’entité géographique. Les déplacements à pied ou à dos de mulet se faisaient facilement vers le chef-lieu. Mais surtout on réunissait au sein d’une même communauté administrative des hommes qui présentaient une communauté d’intérêts, une identité culturelle. C’était une organisation intelligente, même si elle était incomplète.

Hélas en 1813, l’administration impériale céda aux pressions des Rivasaltais et démembra ce canton. Vingrau, Calce, et Cases de Pena repassaient sous contrôle de Ribesaltes et, infiniment plus ridicule encore, Estagell, Taltehull et Montner passaient sous contrôle de Latour de France, alors que ce village était Occitan et que d’autre part il avait une population inférieure de moitié à celle d’Estagell.

La seule évolution notable est celle qui , à partir du milieu du XIXe siècle, consista à faire évoluer l’agriculture vers la monocultureviticole.

A la fin du XIXe siècle la viticulture est suffisamment importante pour que l’épidémie de phylloxéra en 1885 soit un désastre pour nos villages. Le vignoble est pratiquement détruit. Il est reconstitué rapidement, mais ne retrouvera pas son volume productif initial avant le début siècle suivant. Cette catastrophe entraîne un malaise qui conduira les ouvriers agricoles à déclencher les premières grèves dès 1904. Elles se succéderont jusqu’en 1907, date à laquelle des troubles graves marquent nos villages et débouchent sur la constitution d’une Confédération Générale Viticole. Une prise de conscience se fait jour sur la nécessite d’organiser la production et de répartir les risques sur l’ensemble de la profession.

De 1907 à 1920 les Coopératives surgissent du sol de nos villages. Une ère nouvelle pour l’économie de la sous-région vient de naître.

Ainsi donc les Corbières Catalanes ont été pendant mille années l’enjeu des royaumes. Elles ont subi l’influence des uns, les pressions des autres. A aucun moment, cependant, elles n’ont cessé d’être catalanes.

Malgré les troubles subis par cette région, elle fut pratiquement toujours, et aujourd’hui encore, délaissée par l’administration.

La Démographie

Le premier recensement exhaustif remonte à 1792-1793 ( an II de la Révolution). Il fait apparaître une population pour Cases de Pena de 137 habitants.

Évolution démographique

années

1806

1846

1866

1891

1911

1926

population

157 hab

307 hab

438 hab

618 hab

542 hab

512 hab

années

1936

1946

1964

1975

1982

2016

population

504 hab

406 hab

501hab

334 hab

387 hab

884 hab

En 1975 la moyenne d’âge de la population de Cases de Pena était de 45 ans et 6 mois, alors qu’en France elle était d’environ 35 ans. Notre village pouvait être qualifié de vieux. Aujourd’hui avec l’arrivée des nouveaux habitants la moyenne d’âge est tombée à 30 ans, ce qui est une moyenne très basse.

L’Économie

Il est indiscutable que la viticulture dans Cases de Pena représente plus de 80% du produit brut et donc la quintessence de l’activité économique.

C’est au XIXe siècle que l’expansion de la viticulture a été la plus forte et singulièrement au fur et mesure du désenclavement des villages. Dès 1790, des programmes importants de voiries ont été entrepris et furent poursuivis pendant 150 ans.

Malheureusement ce développement viticole s’est fait au détriment de la polyculture, tout événement étant bon pour abandonner successivement les productions annexes. La dernière en date étant la culture de l’olivier, suite à la destruction de la majeure partie des plantations par les terribles gelées de 1956. Auparavant on pouvait encore se rendre à Taltehull et Vingrau à l’ombre des oliviers. On a remplacé les oliveraies par de la vigne. Aujourd’hui on importe 30 000 tonnes d’huile d’olive.

L’âge d’or de la viticulture à Cases de Pena peut se situer entre 1860 et le second conflit mondial. Il s’y est gagné beaucoup d’argent.

Aujourd’hui la viticulture dans cette région présente un visage nouveau, auquel ni les coopératives ni les Groupements de Producteurs ne sont étrangers. L’évolution des encépagements d’une part et les progrès en matière de vinification d’autre part ont valorisé de façon toute à fait sensible l’entreprise viticole.

Encépagements des vignes de Cases de Pèna en 1980 :

Carignan

GrenacheBlanc

GrenacheNoir

Macabeu

Muscat

Alex.

Muscat

Front.

Syrah

Divers

Total

79 ha

132 ha

25 ha

122 ha

37 ha

29 ha

0

21 ha

445 ha

Les autres activités

Elles sont très réduites. Nous noterons cependant quelques carrières dont beaucoup sont en sommeil. Une unité de concassage alimente la vie économique de Cases de Pèna.

Le commerce est à l’état léthargique. Tout le monde va faire ces courses aux hypermarchés de Perpignan et le congélateur a fait son apparition dans les foyers dès les premiers investissements domestique, dans les années 80. Le nombre d’épiceries et des bars a diminué de moitié, et aujourd’hui à Cases de Pèna, il n’y en plus.

Le Village

Le premier village se trouvait en bordures de l’Agly au lieu-dit Sainte Colombe. Seul un pan de mur vestige de son église et le tracé d’un puits recouvert par des broussailles permettent aujourd’hui de le localiser. Le village fut abandonné avant 1263. Les débordements de l’Agly ont été la cause de ce départ, c’est après cette date que la population vint s’installer à l’intérieur du méandre et construire l’actuel village de Cases de Pèna.

Celui-ci ne possède plus de témoignages antérieurs au XIIIème siècle, à l’exception peut-être de quelques maisons. Il fut probablement entouré dès la fin du XIIIème siècle d’une enceinte fortifiée, comme la plupart des villages à cette époque ; mais elle à été ensuite démantelée. Seuls en avaient été conservés, jusque vers 1890, un porche ( avec un oratoire de la vierge) et une tour de gué.

Une première Eglise fut construite semble-il rue de la paix. On y trouve encore quelques traces. L’Eglise paroissiale devait, comme la précédente, être placée sous l’invocation de Sainte Colombe. Le changement de titulaire au profit de Saint Pantaléon, daterait du XIXème siècle, depuis l’arrivée dans le village, en 1835-1836, d’un prêtre espagnol possédant une relique de ce Saint. L’Eglise fut remise à neuf en 1744, sur ordre de l’intendant de la province. Un magnifique bénitier en marbre dont la partie inférieure représente un cœur percé de 7 glaives (la vierge des sept douleurs), qui est aujourd’hui l’écusson de la Commune, fait partie du mobilier de l’époque.

Quant à l’ancien cimetière, situé à côté de l’Eglise et à l’emplacement de l’actuel presbytère, il fut déplacé dans les années 1840.

La Mairie se trouvait, place de la République dans le bâtiment communal où était la Poste. Aujourd’hui elle se trouve dans un bâtiment art-déco datant de 1934 et qui est le deuxième bâtiment en béton armé du Département.